Les programmes de MA mis en place contribue à humaniser la vie en prison, prévenir les suicides et diminuer le choc carcéral, réduire les tensions et les violences, faciliter la reconstruction personnelle et la réinsertion des personnes détenues.  Aujourd’hui les bénéfices de la médiation animale en milieu carcéral ne sont plus à démontrer : diminution du stress, du sentiment d’isolement, de l’agressivité, maintien du lien affectif, développement de l’altruisme, du sens des responsabilités et aide à la réinsertion, ce qui fait de cette activité un excellent outil de réinsertion, mais aussi de prévention du suicide et de lutte contre la radicalisation.

L’animal auditeur infatigable, qui ne juge pas, permet de se connecter à sa propre histoire passée, présente ou futur. Dans un univers d’enfermement où tous les horizons semblent bouchés, l’animal est la représentation de notre part d’humanité, il permet de retrouver un contact affectif, de créer du lien, et de se sentir aimer de façon inconditionnelle. Dans des vies au passé parfois difficile et ou le futur ressemble au chaos, l’animal permet de se raconter on ne parle pas à l’intervenant on parle de soi via sa relation à l’animal, l’animal, et le chien en particulier, sert d’instrument de projection.

La présence de l’animal est réconfortante, c’est une source de chaleur, de confiance et de sécurité.  La relation avec l’animal est une source d’apaisement et de réassurance. Elle permet l’expression des émotions et aide à la restauration de l’estime de soi et de la relation à l’autre. Les actions de médiation animale en milieu carcéral permettent de réduire l’isolement émotionnel, affectif, relationnel et social des personnes détenues en particulier pour les personnes particulièrement isolées, stigmatisées, fragilisées. Par sa seule présence l’animal représente un espace de liberté où le monde extérieur pénètre à l’intérieur des murs de la prison

En créant du lien, l’animal est la porte d’entrée à la relation aux autres, à soi et ouvre les portes de la communication.

La rencontre avec l’animal et la régularité des séances permet aux personnes participant aux ateliers de médiation de s’ouvrir au dialogue, rompre avec l’isolement, retrouver plus de confiance, s’orienter vers une dynamique de reconstruction personnelle. Les animaux médiateurs et facilitateurs de communication permettent d’aborder, par le biais émotionnel et comportemental, des sujets délicats comme la violence, les addictions, les discriminations… toute la palette des émotions, la peur, la colère, la joie, la tristesse…et, d’une façon générale, le rapport à l’autre. Des passerelles se créent entre les personnes et l’animal grâce à la prise de conscience émotionnelle de situations analogues. C’est un moment ludique de partage, d’échange et de jeu avec l’animal qui ne porte pas de jugement de valeur mais qui offre par contre un amour inconditionnel.

Les bénéfices de la Médiation Animale ne commencent pas seulement avec les interventions mais également à la porte de l’établissement. Dès l’entrée et tout au long des trajets les chiens font l’objet de toutes les attentions du personnel administratif et des surveillants. Ils font progressivement partie des lieux, c’est alors l’occasion de prendre des nouvelles, d’échanger quelques mots avec certains, de discuter plus longuement avec d’autres, en fonction des relations qui se sont tissées au fil du temps. La présence de l’animal permet d’humaniser la prison.

« A la suite du CPSF de Réau j’interviens avec mon chien Keny depuis 2017 à la Maison d’Arrêt de Fleury-Mérogis sur différents secteurs ; auprès de personnes particulièrement isolées (Trans identitaires), au sein de la nurserie avec les mères et leurs enfants, dans des programmes de désengagement de la violence et de prévention du suicide ainsi qu’auprès de personnes incarcérées ayant des troubles psychologiques et /ou psychiatriques. Les bénéfices des séances sont indéniables, sur le comportement des personnes mais aussi sur leur capacité à s’exprimer face aux autres, tout en se respectant mutuellement. Aucune séance n’est formatée ni pré définie à l’avance, chacune d’entre elles tient compte des personnalités des participants et de l’état émotionnel du jour des humains et aussi des chiens. Chaque personne établit avec le chien le mode de relation qui lui convient, jeu, apprentissage, câlins… chacun à son moment à lui, durant la séance.  C’est un moment ludique de partage, d’échange et de jeu avec l’animal qui ne porte pas de jugement de valeur mais qui offre par contre un amour inconditionnel. Des passerelles se créent entre les personnes et l’animal grâce à la prise de conscience émotionnelle de situations analogues. Le chien ouvre les portes de la communication et sert d’instrument de projection. La parole est libre chacun peut exprimer ses peurs, ses angoisses, ses difficultés, toutes les problématiques sont abordées, la vie en prison, la violence, l’attente, le temps qui ne passe pas, l’isolement, y compris celles du suicide et du désir de passage à l’acte. Aucun sujet n’est tabou

Lorsque les détenus s’expriment sur les raisons de leur attachement aux interventions et sur ce qu’ils en retirent, ils évoquent notamment le bien-être, le plaisir de voir les animaux, le fait de pouvoir sortir de la cellule, l’affection qu’ils reçoivent des animaux et celle qu’ils peuvent leur donner, une meilleure connaissance des animaux, un anti-stress, de l’apaisement, un peu de liberté.

Toutes les personnes qui viennent régulièrement se métamorphosent par rapport aux premières séances même si elles ne s’en rendent pas toujours compte et notamment dans leur rapport à l’autre ce qui est un des principaux objectifs de l’activité.

La médiation qui permet de libérer la parole peut être le déclencheur d’un travail sur soi » CSH